Passer au contenu

Comprendre les données et les preuves

Utiliser les données pour faire des comparaisons

Lorsque l'on compare les taux de perte de vision entre les pays et les régions, il est important de comprendre quelle statistique il faut rapporter.

Comprendre la prévalence

Pour rendre compte de l'ampleur de la perte de vision, il existe généralement trois options. Le présent article examine chacune de ces trois options et donne un aperçu de certains des problèmes à prendre en compte lors de la déclaration de la prévalence, et en particulier lors des comparaisons.

1) Nombre de personnes touchées par la perte de vision

Le nombre réel de personnes vivant avec une perte de vision

La statistique "nombre de personnes touchées" vous indique combien de personnes vivent réellement avec une perte de vision dans chaque pays/région. Elle peut être très utile pour la planification des services car elle fournit le meilleur indicateur du nombre de personnes vivant réellement avec une perte de vision.

Figure 1 : Comparaison du nombre de personnes vivant avec la cécité dans différents pays

 

Dans l'exemple ci-dessus, le Brésil compte le plus grand nombre de personnes vivant avec la cécité. Cependant, le Brésil est également un très grand pays (213 millions d'habitants), il est donc compréhensible qu'il compte plus de personnes vivant avec la cécité qu'un pays plus petit comme les Pays-Bas, qui a une population de 17 millions d'habitants.

L'Afrique du Sud et la Tanzanie ont des populations très similaires (59 millions de personnes chacune), mais il y a plus de personnes aveugles en Afrique du Sud (371 000 personnes) qu'en Tanzanie (291 000 personnes).

Lorsque les pays ont des populations de tailles différentes, il est plus difficile de comparer le "fardeau" de la perte de vision avec d'autres pays ou régions qui ont des populations très différentes. Une option consiste à prendre en compte la proportion de personnes vivant avec une perte de vision dans chaque pays ou région, ou la prévalence brute.

2) Prévalencebrute (taux de prévalence)

La proportion de personnes vivant avec une perte de vision. Prévalence brute = nombre de personnes touchées / population totale.

La prévalence brute nous permet de comprendre la proportion de personnes vivant avec une perte de vision dans chaque pays/région et fournit un contexte supplémentaire sur les endroits où il y a des proportions plus ou moins élevées de personnes vivant avec une perte de vision.

Figure 2 : Prévalence brute de la cécité

 

Dans les exemples ci-dessus, le Brésil a la plus forte prévalence brute de cécité (0,8 %). L'Afrique du Sud et la Tanzanie ont des populations similaires (59 millions de personnes) mais comme l'Afrique du Sud compte plus de personnes vivant avec une perte de vision (371 000 contre 293 000), la prévalence brute de la cécité est plus élevée en Afrique du Sud (0,6 % contre 0,5 %).

Cependant, certains pays/régions ont une population très jeune, alors que d'autres pays comptent de nombreuses personnes âgées. Comme la perte de vision est fortement associée au vieillissement (73 % de la perte de vision mondiale est subie par des personnes de plus de 50 ans), il peut parfois être utile de prendre en considération la structure par âge de la population (prévalence standardisée par âge).

 

3. Prévalence standardisée par âge

Prévalence calculée pour tenir compte des différences dans les structures d'âge de la population

Les pays peuvent avoir des structures de population très différentes - ces différences sont souvent représentées par des pyramides des âges ou des "pyramides des âges et des sexes". Les pays qui ont un taux de natalité élevé, et peut-être une espérance de vie relativement faible, comptent une forte proportion de jeunes. Ceci est représenté par des pyramides à base large (figure 3).

Figure 3 : Pyramide des âges de la population (Ethiopie). Source : Pyramide des âges de la population

 

Les pays comptant un plus grand nombre d'adultes âgés sont représentés avec une base plus étroite (figure 4).

Figure 4 : Pyramide des âges de la population (Pays-Bas). Source : Pyramide des âges de la population

 

La normalisation des âges peut nous indiquer "quels seraient les taux de perte de vision si chaque pays avait des structures d'âge identiques". Il existe différentes méthodes pour effectuer une normalisation par âge. Le groupe d'experts sur la perte de vision (VLEG) a utilisé la "population standard GBD" comme référence pour calculer les taux de perte de vision pour chaque pays, si chaque pays/région avait la même population que la population standard. La population standard de la GBD est la moyenne de toutes les structures d'âge au niveau national.

L'exemple de la normalisation des âges dans la figure 5 le montre :

  • si la Tanzanie et l'Afrique du Sud avaient la même répartition de la population que la moyenne mondiale (ou la population standard GBD), alors 1,1% de la population tanzanienne serait aveugle, contre 0,8% en Afrique du Sud.
  • Bien que les populations soient très similaires (59 millions de personnes) et qu'il y ait plus de personnes atteintes de cécité en Afrique du Sud qu'en Tanzanie (371 000 contre 293 000), le taux de cécité standardisé par âge en Tanzanie est plus élevé. Cela s'explique par le fait que la Tanzanie a une population beaucoup plus "jeune" que l'Afrique du Sud.
  • S'il y avait plus de personnes âgées en Tanzanie, comme c'est le cas en Afrique du Sud, on pourrait s'attendre à ce que la prévalence brute de la cécité soit beaucoup plus élevée.

 

Figure 5 : Processus de normalisation des âges

 

L'Éthiopie, dont la population est très jeune par rapport à la moyenne mondiale, présente la plus forte prévalence de cécité normalisée selon l'âge parmi les exemples présentés dans la figure 5.

La normalisation par âge peut également être utile pour comparer les taux de perte de vision entre les femmes et les hommes, car on peut voir quels seraient les taux s'il y avait égalité entre les hommes et les femmes dans chaque pays/région. La normalisation par âge peut également être utile pour comparer les tendances dans le temps, sans les effets confondants des changements de structure de la population.